Râ, le ciel se couvre.
Quel dommage ! on va devoir abréger notre sortie (et je vais torcher cet article).
Je t'aurais parlé de la
modernité incarnée par Shanghai, qui ne contredit pas forcément
l'aspect traditionnalo-culturel chinois. Tiens regarde, on est
encerclés par des musées d'art contemporain comme d'art
antico-historique. Et le musée d'Urban Planning se situe au beau
milieu d'un parc et de sa nature fabriquée, entre un bar branché et
un lac bordé de saules pleureurs. Et pour autant, ce parc garde sa
fonction éternelle d'espace d'expression de loisirs Tai-Chistes ou
cerf-volantistes.
J'aurais aussi actionné
tes angoisses profondes en te mettant en garde. Attention à ne pas
croiser des enfants ouïgours. Car dans l'imaginaire urbain chinois,
cette minorité ethnique jouit d'une réputation très enviable. Si
on devait faire une comparaison franco-centrée, ça serait un
mélange des pires misperceptions idéologisées stigmatisatrices que
l'on inflige aux musulmans et aux roms. Mon amie chinoise
t'expliquerait rapidement qu'ils sont musulmans donc dangereux, et
qu'ils bénéficient d'un réseau criminel d'enfants voleurs très
développé dans les grandes villes. Je peux te dire que si Oliver
Twist était musulman, on lui aurait pas souhaité de rédemption à
ce merdeux.
Mais ces visions biaisées
sont conditionnés par les discours calculés de l'Etat. Puisque l'on
compte officiellement 56 ethnies sur le territoire chinois, il a
fallu batailler pour faire croire en une seule nationalité unique.
Alors Mao lança une vague de colonisation cette fois culturelle dans
ces provinces variées. Sa politique de décentralisation lui permit
de développer grandement le pays en renvoyant les cadres dans ces
régions reculées. Et aujourd'hui encore, on trouve même
majoritairement des Han (ethnie principale de Chinois lambdas) dans
les provinces dites autonomes. La part d'identité originelle
s'estompe avec sa défaite linguistique et culturelle. Seulement, le
Chinois-spectateur qui ne vit pas ce viol identitaire entend
uniquement les discours officiels via les media du Parti. Il
l'interprète donc comme une mission civilisatro-développementale
qui n'hésite pas, par exemple, à braver courageusement les
montagnes himalayennes pour apporter aide et soutien aux Tibétains.
Voilà, cet article a été
lâchement expédié mais j'essaierai d'en faire un mieux sur les
champions de la finance à calvitie.