Voilà le dernier article de mon année de voyages.
Celui qui relate mon treizième et dernier mois de veinard
asiatique : un itinéraire amical en Chine avec Guillaume et Youri
(et Marion rejointe à Beijing).
Après quelques reproches sur l'absence
d'anecdotes personnelles, j'ai essayé de jeter ici quelques
observations sympatoches de voyage, en les accompagnant de photos bâclo-choisies.
Shanghai
En plus d'une belle teinture dorée et
de chemises léopard cousues sur-mesure, on a profité de la street food, des
brocantes, du marché aux animaux ou encore du musée discret des
affiches de propagande. Après un resto avec Ludovic Chaker, candidat
déchu néanmoins cool aux législatives, on s'est rendus au foot-du-samedi, avant d'en repartir humiliés par une alliance
chintoko-caucasienne. Bien sûr, j'ai fait croquer les copains dans
une discothèque expato-deluxe pour bien 30 secondes, parce que quand
même, c'est Shanghai ma gueule.
Xi'an
L'armée enterrée de terre-cuite et la
grande pagode nous ont moins enchantés que le muslim quarter, ses
délicieuses brochettes d'agneau, et sa grande mosquée visitée en
dégustant un kebab. Entre la découverte d'un village archéolo-mis
en scène et un coucher de soleil sur les immenses remparts de la
ville, Guillaume s'est fait faire une caricature des plus réussies.
Huashan
Grande montagne pélerino-religieuse
de Chine, on a découvert Huashan de nuit avec deux Américains
américains : un aficionado d'armes à feu qui parle très très
fort et très longtemps, à la démarche et l'attitude comiques
malgré lui ; et un mormon liberal, gendre idéal parti
faire de la chirurgie humanitaire en Mongolie et passionné
d'escalade extrême. Au terme des chemins escarpés parsemés de
cadenas porte-bonheur (et surtout embouteillés de chinois qui
subissaient nos coups de lampe frontale dans les yeux), on est
parvenus aux temples trônant sur les majestueux rochers dominant les
nuages, juste à temps pour un lever de soleil magnifique.
(Pas de photo car notre mormon préféré n'a finalement pas eu pas le sens de la camaraderie virtuelle)
Désert de Badain Jaran
A l'extrême Ouest de la Mongolie
intérieure résistant tant bien que mal à l'envahisseur culturel,
on a profité de l'accueil des sédentariso-richards à moto
Marley-Davidson et fourniture maison en acajou, nacre et
platine ; puis des sédentariso-paysans dans une ferme bordant
un oasis en plein désert. Les rubans rouges s'agitant autour des
rétroviseurs nous protégeaient des fantômes mais pas de la
terrible nausée due à la conduite techno-furax du 4x4 dans les
dunes.
Quelques arcs-en-ciel, troupeaux de
moutons et de chameaux plus tard, on se retrouvait bloqués 2 jours à
Jinchang, ville industriello-dégueulasse du Gansu, interdits
d'hotels car étrangers, à faire d'ensoleillées rencontres du
quartier-de-la-gare avant de s'infliger 18h de train sur siège dur
sur fond de slurpages de nouilles, raclages de gorge et voisins
sénilo-loquaces.
Hohhot
Malgré quelques rencontres
vagabondistes et trois bières derrière des matchs de l'Euro adorés des chinois, on
retrouve les classiques sino-voyagistes : des vrais-faux temples, des
brochettes épicées et un beau musée propagandiste sur la Mongolie
Intérieure, entre déplacements et sédentarisations « volontaires »
de populations nomades désireuses de contribuer à la Grandeur du
pays, et colonisation chaleureuse des Han venus apporter le progrès.
Entre le Shanxi et la Mongolie
intérieure, nous sommes passés dans des régions rurales oubliées,
où des villages de maisons troglodytiques et de terre cuite en ruine côtoient une portion de la Grande Muraille datant de la dynastie Ming.
Steppes mongoles
Au milieu des prairies mongolo-chintoks,
des quartiers fantômes construits pour la sédentarisation
forcée/accompagnée ont remplacé les yourtes qui n'ont désormais
leur place que pour les touristes. La famille d'anciens nomades
amoureux des chevaux qui nous accueillait nous a vite mis au rythme
de la vie de la ferme, entre lait de vache frais, bons repas au coin
du poêle et patriarche ronfleur. On a ceci-dit écourté le séjour
en raison des chevaux mongols atteints de nanisme, nos fesses se
retrouvant en lambeaux malgré le plaisir de voir Youri subir les
humeurs du cheval (ou encore et plutôt celui de galoper sur des steppes paraissant par moment infinies).
Pingyao
Les étapes les plus fatigantes du
voyage étant derrière nous, on a tranquillement profité de cette
« miraculée » ceinturée de remparts, bien peinards à
alterner visites, rencontres upper-générationnelles et improbables
boutiques authentiques de tam-tams africains.
Beijing
Tout juste arrivés, nous voilà à
Tian'an'men, sous le regard paternel de Mao, des flics en civil et
des caméras mal dissimulées. Au palais d'été, furieux sur notre
pédalo, on abordait, soumettait et attachait les couples et familles
vicôs à notre vaisseau. Quelques négociations féroces dans les
marchés, et une flopée de chemises-dragon plus tard, on rattrapait
mal notre sommeil dans notre campement transpirant improvisé.
Dandong
Il aura fallu 14h de train assis à
l'aller puis 22h en couchettes ronflantes au retour pour titiller la
frontière nord-coréenne. Entre un pont bombardé toujours coupé en
deux et le pont de l'amitié (où passe 70% du commerce extérieur de
l' « ami »), des touristes s'approchent en bateau des
autochtones coréistes. Faussement apeurés par la frontière et les
quelques militaires gentils qui disent « coucou », on
observe lourdement les voisins et leurs villages artificiels du haut
de la grande muraille rampant sur la Montagne du Tigre. Le musée de « l'Aide
à la Corée contre l'Agression américaine » est délicieux,
tout comme la soupe de chien-mignon et les grillades coréennes.